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Abidjan, telle que vous ne l'avez jamais vue!

Des passagers sur une pirogue, "bateau-bus", reliant Divo à Koumassi, un quartier populaire d'Abidjan.

Qui se cache derrière les femmes et les hommes qui, en Afrique, contribuent au développement de leurs communautés ? À travers des reportages et des interviews dans des villes et des villages, le journaliste et blogueur Israël Yoroba ainsi que d’autres blogueurs ivoiriens, nous font découvrir les richesses culturelles du continent ainsi que ses diverses mutations. Le projet, intitulé « Hello Afrika », démarre avec une photographie de 31 villes ivoiriennes et doit s’étendre sur l’ensemble de la région. Israël Yoroba propose sur le Monde Afrique une sélection hebdomadaire de son carnet de route. Ces reportages sont disponibles en intégralité sur le blog dédié, « Hello Afrika ».

L’île aux trafics

À Yopougon (la plus grande commune du pays), une petite île discrète se cache au milieu de plusieurs autres. Ossibissa, un village de pêcheurs. Seul moyen de locomotion : la pirogue motorisée.

Une forte odeur de poisson fumée accueille le visiteur. Des maisons en bois, des toilettes de fortune sur l’eau, de nombreux bateaux alignés les uns à côté des autres. On est très loin du cliché du Grand-Abidjan. Peuplée à 90 % de Ghanéens, on parle anglais et « mauvais français ».


Ossibissa, l'île aux trafics, près d'Abidjan.

Dans cette cité paisible, l’odeur de l’essence est présente. Un gros trafic s’y déroule. Le village sert pour ceux qui veulent acheter et vendre du pétrole dans la clandestinité. Cela expliquerait pourquoi, malgré le fait qu’il n’y ait pas d’électricité, certains ont des téléviseurs, des congélateurs et des salles de jeux vidéos. Le nombre de groupes électrogènes est impressionnant.

À Ossibissa, la drogue est partout. On se « tape » dans les lieux prévus pour. Du Cali pour à peine 200 francs CFA, de l’herbe écrasée, disposée sur un bout de papier mal déchiré. Quelques coups de salive sur le bout de ce papier bien roulé et on y met du feu. La première bouffée est aspirée, puis rejetée vers le ciel. « Ici, on n’a pas besoin de se cacher pour le faire », lance IG, un jeune revendeur de poisson. Il habite Abidjan.

Le village s’invite en ville

Si vous avez un creux, ce ne sont pas les lieux chics et pas chers qui manquent à Abidjan. Mais les grands nostalgiques des ambiances de la campagne sont encore nombreux. « Comme on n’a pas toujours le temps de retourner au village, on se rend dans des endroits qui y ressemblent », explique Alphonse K. Cadre de banque, il aime fréquenter La Palmeraie, les week-ends, avec des amis. Situé à Abobo (la commune la plus peuplée), c’est un espace à ciel ouvert qui s’étend sur plusieurs hectares, au milieu de vieux palmiers. Là-bas, les mets traditionnels sont cuisinés et servis dans des « taliets », sorte d’assiettes en argile. Placalifoutou banane, sauce gombo, sauce (faite à base de) graine (de palme).


La Palmeraie d'Abobo, un restaurant à ciel ouvert où se déguste la cuisine ivoirienne.

Avant, on trouvait du gibier dans ces sauces locales. Mais, depuis les mesures prises par le gouvernement ivoirien contre Ebola, la viande de cabri, le poisson fumé ou encore le champignon ont du succès dans les assiettes. Le tout arrosé par un bon vin de palme qu’on trouve à profusion. « L’eau peut arriver à manquer, mais pas le bandji », rigole Anderson Konan. « À partir de 500 francs CFA, vous pouvez bien manger », sourit une vendeuse.

Voyagez low cost

Se déplacer à Abidjan n’est pas compliqué. Les moyens de transport sont divers et variés. Véhicule de location, taxi-compteur, bus, gbaka (minibus de transport interurbain), wôrô wôrô (taxis communaux ou intercommunaux). Et, sur l’eau, les bateaux-bus. Mais, parfois, les moyens de transports sont déroutants. Par exemple, au quartier Divo de Koumassi (quartier populaire au sud d’Abidjan), les habitants ont trouvé un moyen peu ordinaire de relier la commune de Koumassi à celle de Marcory, en passant par les eaux sales.





26/02/2015
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