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CONSTIPATION: IL FAUT BRISER LE TABOU AUTOUR DE L'ANUS

Illustration d'un rouleau de papier toilette.

 

«Personne n'échappe à la constipation, tout le monde y est confronté au moins une fois dans sa vie.» Quand il parle constipation, Laurent Abramowitz, responsable de la proctologie au CHU Bichat à Paris, annonce la couleur. Ces sensations de ballonnement, de ventre lourd et de transit intestinal ralenti, 16 millions de personnes les éprouvent occasionnellement. Lorsque les méthodes de prévention ne suffisent pas, il ne faut pas attendre pour traiter cette pathologie, sous peine de le regretter plus tard.

Une bonne dose de fibres

Un séjour régulier et sans encombre aux toilettes, ça se prépare en observant des règles hygiéno-diététiques élémentaires. Et pour garder ou retrouver un transit régulier, ça passe d'abord par l’assiette, avec une bonne dose de fibres. On mise sur les légumes verts, fruits frais, légumineuses (lentilles, soja) et autres pruneaux pour stimuler la machine intestinale. Sans oublier le son, les céréales complètes, et le sacro-saint litre et demi d'eau quotidien.

En complément, bouger est aussi un bon moyen de tenir la constipation à distance. La sédentarité et le manque d'activité physique ne font pas bon ménage avec un transit régulier. Enfin, pour mettre toutes les chances de son côté, on essaie d'instaurer un rituel, un passage à heure fixe aux toilettes pour habituer son organisme sans faire trop d'efforts pour pousser.

Trouver le traitement adéquat

La constipation, c'est lorsque la fréquence des selles passe sous la barre des trois défécations hebdomadaires, même si ce rythme peut varier d'une personne à l'autre. «Elle provoque un inconfort et des ballonnements parce que les selles restent bloquées dans le colon, se déshydratent et créent des gaz», explique le Dr Abramowitz. En automédication, «les constipés occasionnels vont souvent vers les laxatifs stimulants, qui agissent vite mais qui peuvent être agressifs pour le colon et provoquer diarrhées et douleurs abdominales», note le proctologue. Les laxatifs par voie rectale, micro microlavements ou suppositoires, ont aussi la cote.

Pourtant, tout un arsenal médicamenteux est disponible en cas de constipation, pour permettre de relancer le transit intestinal et la motricité colique. Préférés en première intention par les médecins, qui les prescrivent dans 70% des cas, les laxatifs osmotiques sont souvent les plus recommandés, grâce à leur action douce. Et comme certains médicaments ont tendance à ralentir le transit intestinal, «dans ces cas-là, il ne faut pas hésiter à augmenter sa dose de laxatif osmotique, préconise Laurent Abramowitz. Il a un effet mécanique, ne passe pas dans le sang et réhydrate les selles: c'est sans danger et il n'y a pas de risque d'accoutumance.»

Consulter plutôt qu’attendre

«Ça finira bien par passer», se disent les constipés occasionnels, qui souvent ne prennent pas la peine d’en parler à leur médecin. «Une étude menée auprès des généralistes démontre que seuls 2% des patients consultent pour des problèmes d’ordre procto-anal. Mais lorsque le médecin les interroge sur ce sujet, 14% d’entre eux confient être concernés», révèle le Dr Abramowitz.

Garder sa constipation pour soi peut mettre à mal la bonne santé de cet endroit du corps. «Non traitée, la constipation occasionnelle répétée a des conséquences. Elle peut provoquer à court terme des fissures anales et des thromboses hémorroïdaires et, au long cours, une incontinence anale et une descente d'organes», avertit le proctologue, qui appelle à «briser le tabou autour de l'anus».



13/03/2015
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