lemanagerprecieux

lemanagerprecieux

COMMENT MANIPULER SON ENFANT (POUR SE FAIRE OBEIR )

DSC_1774.JPG

Des stratagèmes existent pour manipuler son enfant. Découverts en psychologie sociale, ces outils d'influence garantissent des résultats. Explications.

Conduire son enfant à faire ce qu'il n'envisageait pas spontanément, autrement dit obtenir de lui qu'il range sa chambre, fasse ses devoirs, aide à vider le lave-vaisselle, rentre de sa soirée à l'heure convenue et cesse de fumer en cachette, le tout sans éclats de voix ni porte claquée, voici ce que promet Christophe Carré, consultant en communication, et auteur de Obtenir sans punirLes Secrets de la manipulation positive, publié cette semaine par les éditions Eyrolles. Expert en médiation familiale, l'auteur explique qu'il est aisé de manipuler son enfant : "On peut être sincère et adopter délibérément une démarche constructive qui utilise des procédés manipulatoires." 

Manipulation active

Les techniques de manipulation sont bien connues de la psychologie sociale, elles sous-tendent tous nos échanges. C'est en effet grâce à elles qu'on obtient du vendeur de canapés qu'il vous accorde une ristourne, de la femme de ménage qu'elle veuille bien nettoyer les carreaux ou de votre conjoint qu'il accepte de dîner dans ce restaurant plutôt qu'un autre. Il n'y aurait donc aucun scrupule à les pratiquer dans le but d'aider l'enfant... et de faciliter l'existence de ses parents. "Quelle que soit la nature des relations que vous entretenez avec votre enfant, vous le manipulez déjà, de même que lui vous manipule. Le cheminement va consister à passer d'un processus de manipulation passive, mais non consciente, à un processus de manipulation active, légitime et consciente", commente le psychologue.

Imaginons par exemple qu'un père souhaite que son fils froussard s'endurcisse et à cette fin lui propose de sauter d'un petit pont dans une rivière. Pour que le garçon se lance, le père dispose de quatre options. Il peut lui dire : "Je serais très heureux si tu parvenais à faire ce saut, c'est à toi de choisir, tu es libre." Ou bien : "Si tu ne sautes pas, tu seras privé de cinéma jusqu'à Noël", ou bien encore : "Si tu sautes, je t'offrirai une glace", ou, dernière possibilité : "Si tu sautes, je t'achète un scooter." Les recherches en psychologie sociale établissent que les injonctions qui reposent sur une lourde menace et une forte récompense sont les moins efficaces. Exit donc l'interdiction de cinéma ou l'achat d'un scooter. En revanche, les propositions qui laissent à l'enfant la possibilité de choisir (soit dans cet exemple la première et la troisième faisant miroiter une glace) ont les plus grandes chances d'être suivies, car l'enfant a le sentiment d'un libre choix, ce qui engage plus favorablement son acte. 

L'injonction paradoxale 

Il existe quantité d'autres procédés manipulatoires, tout aussi prometteurs et, assure l'auteur, parés de grandes vertus éducatives. Comme l'injonction paradoxale. Un enfant pique des colères effroyables lorsque son parent refuse de lui acheter des bonbons au supermarché. Sermon, punition, fermeté, rien n'y fait, il recommence. L'injonction paradoxale est la solution. En arrivant au supermarché, le parent dit à son enfant qu'il est assuré d'avoir droit à sa crise, mais que, cette fois, il choisira lui le moment précis où l'enfant pourra piquer sa crise. Il s'arrête au rayon des chocolats et dit à l'enfant : "Allez, crie, roule-toi par terre, je suis impatient de te voir faire ta crise." Aucune colère ne viendra. "Enfermé dans un double contrainte - colère sur commande -, l'enfant est amené à briser le comportement stéréotypé dans lequel il persiste et à revoir son mode habituel de fonctionnement", explique Christophe Carré. 

D'autres outils d'influence existent. Comme le sabotage bienveillant - merveille de rouerie à l'intention des adolescents -, le recadrage, ou bien encore l'alternative illusoire. Imaginons un collégien qui refuse de faire ses devoirs et attende le dimanche soir après le dîner pour les bâcler. Dès le samedi matin, le parent est invité à lui dire : "À quel moment as-tu envie de faire ton travail ? Maintenant ou bien à 14 heures ? À moins que tu ne préfères après le goûter vers 17 heures ?" L'enfant "peut faire un choix entre deux propositions et donc s'engager à respecter sa décision", il se mettra à son bureau rapidement. La manipulation positive offre donc une voie, sans chantage ni punition, qui permet d'obtenir sans imposer.

(source: lepoint)



17/03/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 103 autres membres