L'hypertension artérielle: ce qu'il faut savoir
L'hypertension artérielle, ou haute pression sanguine, se caractérise par une pression anormalement forte du sang sur la paroi des artères. En situation de stress ou durant un effort physique, il est normal que la tension artérielle s’élève. Mais chez les personnes hypertendues, la tension reste élevée en tout temps, même au repos ou en l’absence de stress.
À long terme, l’hypertension artérielle est un important facteur de risque pour plusieurs maladies.
- Troubles cardiaques et vasculaires (angine, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral). Une tension artérielle élevée signifie que le sang exerce une pression plus forte sur la paroi des artères, ce qui les fragilise et augmente le risque que l’artère se bloque parathérosclérose.
- Insuffisance cardiaque. En imposant un surcroît de travail au coeur, l’hypertension artérielle peut provoquer un épuisement du muscle cardiaque.
- Problèmes aux reins (insuffisance rénale) et aux yeux (lésions à la rétine pouvant mener à une perte de la vue). Encore une fois, en raison de la fragilisation des vaisseaux sanguins.
Comme l'hypertension artérielle ne s’accompagne généralement d’aucun symptôme, un nombre important d’hypertendus ignorent leur état - c’est d'ailleurs pourquoi on la surnomme le « tueur silencieux ».
Prévalence
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 30 % des hommes et 50 % des femmes âgés de 65 ans à 75 ans souffrent d'hypertension artérielle. Sa fréquence augmente avec l’âge, mais de nos jours, elle touche des populations de plus en plus jeunes. Selon l’organisme Hypertension Canada, plus de 9 Canadiens sur 10 souffriront d’hypertension s’ils ne modifient pas leur mode de vie. Si la situation ne s’améliore pas, on estime qu’en 2025, le nombre d’hypertendus dans le monde aura atteint 1,56 milliard d’individus, soit une augmentation de prévalence de 60 %75.
Les types d’hypertension artérielle et leurs causes
- L'hypertension primaire (ou « essentielle ») représente environ 90 % des cas. Elle est causée par une multitude de facteurs dont les effets s’accumulent avec les années. Les principaux sont liés à l’âge, à l’hérédité (surtout pour les hommes) et aux habitudes de vie. Ainsi, l’obésité, la sédentarité, le tabagisme, l’abus d’alcool et le stress contribuent à l’hypertension artérielle. Ce type d’hypertension apparaît le plus souvent graduellement à partir de 50 ans, mais peut aussi survenir avant cet âge.
Une forte consommation de sel est également associée à une élévation de la pression artérielle. Or, selon une enquête menée par Statistique Canada, plus de 85 % des hommes et 60 % des femmes ont un apport en sel ou sodium qui dépasse la limite supérieure recommandée de 2 300 mg par jour1. Voir le tableau complet de l’apport maximal toléré du sodium. - L'hypertension secondaire peut résulter d’un autre problème de santé, comme un problème rénal ou endocrinien ou une anomalie congénitale de l’aorte. Elle peut aussi provenir de l’usage fréquent de certains médicaments, par exemple les anti-inflammatoires, qui créent une rétention d’eau et de sel, les bronchodilatateurs, qui ont un effet stimulant sur le coeur et les décongestionnants nasaux, en raison de l’éphédrine qu'ils contiennent (une substance dont l’effet ressemble à celui de l’adrénaline sécrétée en situation de stress). Elle peut aussi provenir de la consommation de drogues illégales, telles la cocaïne et les amphétamines. L’hypertension secondaire apparaît plus soudainement et la tension artérielle est souvent plus élevée.
Mieux comprendre la mesure de la tension artérielle
La tension artérielle se compose des pressions systolique et diastolique, lesquelles sont mesurées en millimètres de mercure, ou mmHg.
- La pression systolique correspond à la pression du sang quand le coeur se contracte et envoie le sang dans les artères. Elle assure un apport de sang partout à travers le corps.
- La pression diastolique est la pression qui continue de s’exercer sur les artères entre chaque contraction. À ce moment, le coeur se détend et reprend son volume, ce qui permet aux cavités cardiaques de se remplir de sang. Cette pression tend à augmenter avec l'âge, mais passé le cap de la soixantaine, elle diminue graduellement en raison de l'affaiblissement des vaisseaux sanguins du corps.
Ainsi, lorsqu’on parle d’une tension de 120/80, 120 correspond à la pression systolique, et 80 à la pression diastolique.
Diagnostic
Avant d'établir un diagnostic d’hypertensionartérielle, le médecin mesure la tension artérielle à quelques reprises, durant des visites successives. En effet, elle peut varier au cours de la journée en fonction des activités, et varier d'une fois à l'autre. Il est assez fréquent que, sous l’effet du stress ou de la nervosité, la tension grimpe de façon significative lorsqu'un patient entre dans le cabinet de son médecin et que sa tension redescende lorsqu'il en ressort. On parle alors du « syndrome de la blouse blanche ». Pour éviter ce type de réaction, le médecin peut proposer au patient de mesurer lui-même sa pression artérielle, chez lui, à l’aide d’un tensiomètre. Le médecin peut aussi prescrire au patient un moniteur ambulatoire de pression artérielle (MAPA). Le MAPA est un dispositif compact qui enregistre la mesure de la tension artérielle à des moments précis sur une période de 24 heures.
Une fois les valeurs fiables obtenues, le médecin peut poser un diagnostic : une personne dont la pression est égale ou supérieure à 140/90 souffre d’hypertension artérielle. Mentionnons que les personnes atteintes du diabète ou d’une maladie rénale devraient idéalement maintenir une tension artérielle qui ne dépasse pas 130/80.
Le tableau de niveaux de tension artérielle qui suit présente les normes en vigueur en Amérique du Nord et en Angleterre3. Elles fixent la tension normale à 120/80 ou moins, et la tension optimaleà 115/75. Cette classification s'applique aux adultes qui ne prennent pas de médicaments pour soigner l'hypertension artérielle et qui ne souffrent pas de diabète ou de maladie rénale2. En Europe, la tension est considérée comme optimale si elle est inférieure à 120/8074.
Niveau de la tension artérielle |
Mesure de la pression systolique |
|
Mesure de la pression diastolique |
Optimale |
115 mmHg |
ET |
75 mmHg |
Normale |
moins de 120 mmHg |
ET |
moins de 80 mmHg |
Préhypertension |
120-139 mmHg |
OU |
80-89 mmHg |
Haute - Stade léger - Stade modéré - Stade avancé |
140-159 mmHg 160-179 mmHg 180 mmHg et plus |
OU |
90-99 mmHg 100-109 mmHg 110 mmHg et plus |
Remarque
Dans le cas où la mesure de la pression systolique et celle de la pression diastolique correspondent à deux niveaux différents, le médecin tient compte du niveau correspondant à la valeur supérieure pour évaluer l'état de la tension artérielle.
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