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Le «syndrome d'auto-brasserie», ou comment être ivre sans avoir bu

Pendant un an, Nick Hess s'est réveillé tous les matins avec des nausées, des douleurs d'estomac et des maux de tête. Les symptômes d'une bonne vieille gueule de bois, sauf que Nick Hess ne touchait pas à l'alcool.

La BBC qui raconte cette histoire sur son site explique qu'après de nombreuses recherches, il a pu mettre un nom sur sa maladie: le syndrome d'auto-brasserie.

Nick Hess n'est effectivement pas le premier à souffrir de ceci. Le site du média britannique explique que ce trouble avait déjà été recensé au Japon, dans les années 70. 

On en avait également entendu parler en 2013 à la suite d'un article de NPR, qui racontait l'histoire d'un homme arrivé aux urgences ivre, alors qu'il jurait ne pas avoir bu une goutte d'alcool, ce jour-là. L'article avait été repris par de nombreux médias dont Le Monde, qui expliquait le phénomène:

«Finalement, il ne mentait pas : il a une brasserie dans l'estomac. Un syndrome d'auto-brasserie dû à une infection causée par Saccharomyces cerevisiae, la levure de boulanger (et de bière). S'il mange ou boit quoi que ce soit contenant de l'amidon (pain, soda, pâtes...), la levure fermentera les sucres en éthanol... Et il finira ivre.»

C'est donc ce qui semble s'être également produit chez Nick Hess. Le docteur Anup Kanodia a ainsi découvert qu'il y avait 400% de plus de levure dans ses intestins que ce qu'il s'attendait à trouver. 

«C'est le plus gros taux de levure que j'ai pu constater dans toute ma carrière, chez une personne.»

Avec l'aide d'antifongiques et en diminuant les glucides, Nick Hess a depuis réussi à réduire la plupart des symptômes.

Cependant, même si la BBC explique qu'une cinquantaine de personnes ont déclaré souffrir du même trouble depuis, Wayne Jones, un toxicologue judiciaire a du mal à être convaincu. Pour lui, raconte la BBC, «ces gens ne peuvent pas produire assez d'alcool dans leur sang pour que cela ait une importance médicale ou médico-légale simplement à partir d'un déséquilibre de levure —à l'exception des quelques cas exceptionnels recensés au Japon».

Et quand la journaliste britannique lui présente les observations de Barbara Cordell, doyenne des soins infirmiers du Panola College (au Texas) sur l'un de ses patients, il explique qu'il voudrait plus d'informations, avant de pouvoir se laisser convaincre.

Barbara Cordell, elle-même, estime que beaucoup d'autres recherches devront êtres faites. Mais en attendant, elle aimerait que les médecins gardent l'esprit ouvert si quelqu'un vient les voir et leur décrit de tels symptômes.



09/03/2015
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