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une maladie rare: la maladie de wilson

Qu’est-ce que la maladie de Wilson ? La maladie de Wilson est une maladie génétique caractérisée par l’accumulation toxique de cuivre dans l’organisme, essentiellement dans le foie et le cerveau. C’est une des rares maladies génétiques à pouvoir être traitée efficacement. En l’absence de traitement, elle entraîne des troubles neurologiques (tremblements, difficultés de langage, raideur…) et/ou une atteinte du foie potentiellement dangereuse.

Combien de personnes sont atteintes de cette maladie ? La prévalence (nombre de cas dans une population donnée à un moment précis) de la maladie de Wilson varie de une personne sur 30 000 à une personne sur 100 000 selon les pays.

Qui peut en être atteint ? La maladie se manifeste le plus souvent entre 5 et 40 ans. Elle atteint autant les hommes que les femmes. 

A quoi est-elle due ? La maladie de Wilson est une maladie génétique héréditaire conduisant à une mauvaise élimination du cuivre par l’organisme. Le cuivre est un métal naturellement présent dans divers aliments ; dans le corps, il est indispensable à la fabrication de nombreuses protéines, et joue un rôle, entre autres, dans la croissance, la solidité des os, le fonctionnement des globules rouges et blancs. Après ingestion, le cuivre est transporté vers le foie où il est stocké. Normalement, le cuivre en excès est éliminé majoritairement dans la bile (liquide produit par le foie), alors qu’une petite fraction est éliminée dans l’urine. Enfin, une autre fraction du cuivre passe dans le sang en « s’accrochant » à une molécule (la céruléoplasmine) qui le transporte. Dans le cas de la maladie de Wilson, l’élimination du cuivre en excès se fait mal, provoquant une accumulation toxique de cuivre dans le foie. De plus, le cuivre qui passe dans le sang ne parvient pas à se lier correctement à la céruléoplasmine et il circule en partie sous une forme « libre », qui est toxique pour le cerveau ou les autres organes comme les yeux ou les reins. On ne connaît pas exactement les mécanismes à l’origine de la mauvaise élimination du cuivre, mais on sait qu’elle est due à l’anomalie d’un « transporteur de cuivre », qui permet normalement d’évacuer le cuivre hors des cellules. La fabrication de ce transporteur est « commandée » par un gène appelé ATP7B (situé sur le chromosome 13). Ce gène est altéré (muté) chez les personnes atteintes de la maladie de Wilson. Il entraîne la production d’un transporteur de cuivre inefficace. 

Est-elle contagieuse ? Comme toutes les maladies génétiques, la maladie de Wilson n’est pas contagieuse.

Quelles en sont les manifestations ? L’accumulation de cuivre dans l’organisme débute dès la naissance, mais il faut plusieurs années avant que l’excès de cuivre devienne toxique. C’est pourquoi les premiers symptômes n’apparaissent qu’au bout de plusieurs années, le plus souvent à l’adolescence (entre 10 et 20 ans) ou à l’âge adulte. En l’absence de traitement, les manifestations cliniques sont les suivantes : Atteinte du foie (atteinte hépatique) Chez toutes les personnes atteintes, l’accumulation du cuivre débute dans le foie et les premiers symptômes sont souvent liés à l’inflammation du foie (hépatite). L’atteinte hépatique est de sévérité variable. Elle peut être soit progressive, soit brutale. Elle peut ressembler à une hépatite virale, avec une légère augmentation du volume du foie (hépatomégalie), une fatigue importante, une perte d’appétit, un amaigrissement et l’élévation de certaines substances dans le sang (appelées transaminases, caractéristiques des troubles de la fonction hépatique). Dans certains cas, le fonctionnement du foie s’altère brutalement. Surviennent alors une jaunisse (ou ictère), c’est-à-dire une coloration jaunâtre de la peau et du blanc des yeux, un gonflement de l’abdomen dû à l’accumulation de liquide (ascite), de la fièvre, et parfois des troubles de la conscience. Généralement, plus les symptômes apparaissent tôt dans la vie, plus l’atteinte du foie est sévère. Dans certains cas, l’atteinte du foie peut évoluer vers une cirrhose. La cirrhose correspond à la transformation progressive du foie en un organe dur composé de tissu « cicatriciel » fibreux. Lorsque le foie est sévèrement endommagé et qu’il n’est plus capable de fonctionner normalement, on parle d’insuffisance hépatique. Une telle insuffisance peut mettre la vie en danger. Une augmentation du volume de la rate, un autre organe situé dans l’abdomen, est également présente chez certains malades. Elle peut être source de gêne ou d’inconfort, voire de douleursAtteinte du cerveau (neurologique) et troubles psychiatriques En second lieu, le cuivre s’accumule dans le cerveau et perturbe son fonctionnement. Les manifestations neurologiques concernent le plus souvent les adolescents et les adultes. Elles sont toujours accompagnées d’une atteinte du foie, mais celle-ci est parfois silencieuse (ou asymptomatique, c’est-à-dire sans aucune manifestation). Les symptomes varient en fonction de la zone du cerveau endommagée. Ils peuvent inclure un tremblement des bras, des jambes ou de la tête, ainsi que des contractions anormales de certains muscles qui entraînent des torsions des mains ou des pieds (dystonies) et des mouvements répétitifs. Les tremblements s’accentuent lors des activités demandant de la précision, comme écrire, boutonner sa chemise… Des troubles de l’équilibre, une maladresse, un défaut de coordination des mouvements peuvent également survenir, empêchant la marche et la plupart des gestes quotidiens. Ces symptômes ressemblent un peu à ceux de la maladie de Parkinson. Par ailleurs, les malades peuvent également souffrir d’une lenteur d’exécution des mouvements (bradykinésie) surtout au niveau de la langue, des lèvres et des mâchoires, ce qui gêne la parole (l’élocution). La voix peut également être modifiée, devenant saccadée, monocorde et étouffée. Le visage peut paraître figé et inexpressif en raison de la rigidité des muscles, ou donner l’apparence d’un sourire forcé en raison d’une trop grande tonicité des muscles (rire sardonique). De plus, certains malades ont des difficultés pour avaler (troubles de la déglutition). Chez certaines personnes atteintes (jusqu’à 20 % des cas), des troubles psychologiques peuvent survenir. Il peut s’agir de changements brusques d’humeur, d’un comportement irritable, d’une anxiété, de comportements bizarres et inexpliqués (phobies soudaines par exemple) ou d’une dépression. En revanche, ce sont souvent des personnes avec un comportement chaleureux et enjoué. Certains malades présentent des troubles neuro-psychologiques associant des difficultés de concentration, d’attention et de mémoire. Cependant, les fonctions intellectuelles sont conservées. Chez l’enfant, les troubles neurologiques sont moins fréquents, mais ils peuvent commencer par des difficultés scolaires, des troubles du langage et de l’écriture, des tremblements. En l’absence de traitement, d’autres signes peuvent apparaître, comme une diminution des mouvements, une raideur musculaire, constituant au départ une simple gêne pour s’habiller par exemple, suivie de l’apparition progressive de mouvements involontaires, irréguliers, touchant essentiellement les extrémités des membres, les mains et les pieds (chorée). Dans certains cas, les enfants salivent beaucoup. Ils peuvent avoir des crises de rire inappropriées, sans raison. Des troubles du comportement peuvent aussi apparaître chez les enfants, se manifestant par des colères et des sautes d’humeur. Dans de rares cas, des crises d’épilepsie (séries de secousses ou de convulsions) peuvent survenir. Si les atteintes du foie et du cerveau sont les plus fréquentes, d’autres manifestations peuvent s’y associer. Atteinte des yeux (oculaire) De nombreuses personnes atteintes de la maladie de Wilson présentent un anneau brun-verdâtre caractéristique, dit de Kayser-Fleischer, apparaissant à la périphérie de l’iris des yeux . Il est dû à un dépôt de cuivre dans la cornée (membrane transparente située à l’avant de l’œil), mais n’est pas toujours visible à l’œil nu. Il n’altère pas la vision. Cet anneau est présent chez deux tiers des malades environ, presque constamment chez ceux qui présentent des signes neurologiques.

Atteinte des reins (rénale) Certains malades souffrent d’un mauvais fonctionnement des reins, dont le rôle est de produire l’urine qui permet d’éliminer l’eau et le sel en excès, et de façon générale toutes les substances dont l’organisme n’a pas besoin. L’atteinte rénale n’est souvent détectable que par des tests d’urine, l’anomalie la plus fré- quente étant un excès de protéines dans les urines (protéinurie). Dans de rares cas, il existe une insuffisance rénale (c’est-à-dire un fonctionnement insuffisant des reins) empêchant le maintien de l’équilibre interne de l’organisme, car le rein ne peut plus filtrer le sang et éliminer correctement les « déchets » de l’organisme. Chez certains malades, des calculs (sorte de petits cailloux formés de minéraux cristallisés) se forment dans les reins (calculs rénaux ou lithiases rénales). S’ils sont gros, ils peuvent provoquer une forte douleur au niveau du dos (colique néphrétique).

Atteinte du coeur (cardiaque) Des troubles cardiaques peuvent survenir, et notamment des troubles du rythme (arythmie) se traduisant par des palpitations.

Atteinte du sang (hématologique) L’augmentation du cuivre sous forme « libre » dans le sang peut s’accompagner d’une destruction anormale des globules rouges du sang (hémolyse). Elle provoque une anémie, c’est- à-dire un nombre trop faible de globules rouges et donc un transport insuffisant de l’oxygène par le sang, qui se traduit par une fatigue excessive et une sensation de faiblesse.

Atteinte des os (osseuse) Les os peuvent être fragilisés, ce qui entraîne parfois des douleurs, surtout au niveau des articulations. Perturbations hormonales Chez les femmes atteintes, il arrive que les règles soient perturbées (irrégularité ou arrêt). Cela peut même être le premier symptôme de la maladie. A l’adolescence, la puberté peut être retardée.

Peut-on dépister cette maladie avant qu’elle ne se déclare ? On peut effectivement dépister la maladie de Wilson avant que les premiers symptômes n’apparaissent, chez les frères et sœurs d’une personne atteinte. Comme cette maladie est héréditaire, plusieurs personnes d’une même fratrie peuvent en être atteintes, sans pour autant présenter de symptômes. Lorsqu’on découvre un cas de maladie de Wilson dans une famille, un test génétique familial est donc proposé aux frères et sœurs à partir d’une prise de sang pour savoir s’ils sont eux aussi atteints. Il permet de dépister la présence d’une anomalie génétique (gène ATP7B anormal). Les résultats sont connus en 15 jours environ. Un traitement préventifest alors mis en place. L’instauration à vie de ce traitement permettra d’éviter l’apparition des symptomes.

Existe-t-il un traitement pour cette pathologie ? Quels en sont les risques ? La maladie de Wilson est une des rares maladies génétiques bénéficiant d’un traitement. Le but du traitement est de faire diminuer le stock global du cuivre dans l’organisme pour éviter l’accumulation toxique du cuivre. Il doit être pris toute la vie.

Médicaments Le principal médicament utilisé pour traiter la maladie de Wilson est la D-pénicillamine, qui agit un peu comme un aimant en « attirant » le cuivre, créant une sorte d’amas (un complexe) qui est facilement éliminé dans l’urine. Ce type de médicament est appelé « ché- lateur » du cuivre. Efficace chez la majorité des malades, la D-pénicillamine est administrée par voie orale durant toute la vie. Malheureusement, ce traitement n’est pas toujours bien supporté et entraîne des effets indésirables chez plus de la moitié des malades. Chez certains d’entre eux par exemple, la D-pénicillamine entraîne des lésions des reins, des réactions allergiques, de la fièvre, une augmentation du volume des ganglions, une éruption cutanée (des boutons sur la peau), apparaissant quelques jours après le début du traitement. Dans ces cas-là, il est préférable d’arrêter le traitement et de le réintroduire très progressivement, en y associant temporairement de la prednisone (corticoïde), ou d’essayer d’autres chélateurs du cuivre, comme la trientine. La trientine (triéthylène tétramine dihydrochloride) est un produit plus récent, qui entraîne un peu moins d’effets secondaires que la D-pénicillamine. Cependant, ce produit n’est disponible que dans les pharmacies des établissements de santé et il doit être conservé au froid à 4°C, ce qui pose des problèmes pratiques. Il est donc moins souvent utilisé. Enfin, l’administration de zinc peut être conseillée dans certains cas. Le zinc est un métal qui agit en limitant l’absorption intestinale du cuivre et donc en limitant son accumulation (il ne s’agit pas d’un chélateur du cuivre). Les effets secondaires sont principalement des nausées et des douleurs abdominales, mais elles sont le plus souvent passagéres et s’estompent après quelques semaines de traitement. Le zinc est recommandé en cas de résistance ou d’intolérance aux traitements chélateurs. Il peut aussi être utilisé chez les personnes n’ayant pas encore développé de symptômes.

(source: orpha.net)



28/01/2015
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